Une conversation avec l’économiste en chef de RBC : Répercussions de la géopolitique sur les organismes sans but lucratif
Why It Matters
L’état de l’économie du Canada a une grande incidence sur le financement des organismes sans but lucratif, leurs activités et les collectivités qu’ils servent. Le partage de données économiques aide les organismes à prendre des décisions opérationnelles stratégiques.
Le présent article a été réalisé dans le cadre du partenariat collaboratif entre Future of Good et RBC. RBC, RBC Fondation® et RBC Fondation – É.-U. sont fiers d’appuyer une grande diversité d’initiatives communautaires par des dons, des investissements dans la collectivité et le travail bénévole de leurs employés. Pour en savoir plus, allez à rbc.com/lesgensetlaplanete. Consultez les normes et pratiques éditoriales de Future of Good ici.

Les organismes sans but lucratif (OSBL) du Canada doivent se préparer à de nouvelles turbulences en raison de l’incertitude géopolitique croissante, selon l’économiste en chef de la plus grande banque du pays selon la capitalisation boursière.
« L’économie ralentira et le taux de chômage augmentera », dit l’économiste en chef de RBC, Frances Donald.
Les représentants d’une cinquantaine d’OSBL étaient présents à Toronto pour écouter cette experte reconnue pour son talent à simplifier des concepts économiques complexes. RBC était de réunir
ces OSBL dans l’espoir de favoriser des échanges constructifs aptes à contribuer à façonner les politiques.
« Il importe de parler de l’économie comme d’une chose bien concrète, et non comme de chiffres abstraits dans un tableau. »

L’économiste en chef était accompagnée de Vinod Rajasekaran, le PDG de Future of Good, qui lui a demandé comment elle décrirait l’état actuel de l’économie canadienne.
Sa métaphore ? L’économie peut être perçue comme le système immunitaire du pays.
Diagnostic économique
L’économie, tout comme un système immunitaire, est complexe, interconnectée et en réaction constante aux menaces extérieures, a-t-elle expliqué.
Les « virus » économiques se manifestent sous forme d’inflation, de perturbations des chaînes d’approvisionnement et de conflits géopolitiques. Ces menaces mettent à l’épreuve le « système immunitaire » du pays et sa résilience.
« L’économie américaine, c’est Arnold Schwarzenegger sur une plage de Californie buvant un jus vert pendant une séance de musculation », a-t-elle illustré.
L’économie canadienne n’a toutefois pas connu des performances comparables à celles des États-Unis ces derniers temps, a-t-elle poursuivi.
« Nous devons maintenant réfléchir au remède à prescrire. »
« Il arrive que nous « attrapions » un virus. Il arrive que surviennent des problèmes. Une économie résiliente permet de limiter les pertes d’emploi. »
Pour les OSBL œuvrant en première ligne, il est important de comprendre ces mécanismes, non seulement pour anticiper le soutien qui sera nécessaire, mais également pour contribuer activement à la solution.
« De nombreuses communautés servies par les OSBL feront face à des besoins plus urgents. Les gouvernements auront besoin de partenaires clés pour repérer et résoudre les défis. »
Allié économique
Ces remèdes exigent une réflexion audacieuse et une action concertée, a ajouté Vinod Rajasekaran.
Les OSBL contribuent à hauteur de huit pour cent du PIB canadien, mais ils sont souvent exclus des discussions sur la croissance économique et les politiques, a-t-il poursuivi.
Ils se trouvent dans l’équivalent d’un angle mort économique.
« Les OSBL et les organismes de bienfaisance contribuent de multiples façons à toutes les collectivités, dit-il.
Que pouvons-nous faire pour mieux mettre en lumière la valeur économique des contributions des OSBL ? »
Frances Donald a insisté sur la nécessité de mieux communiquer cette valeur aux parties prenantes et aux dirigeants politiques.
« Peut-être est-il temps que les OSBL rehaussent leur visibilité. Qu’ils fassent les manchettes. » Ces efforts pourraient prendre la forme d’une campagne visant à souligner que les OSBL font partie des solutions aux problèmes qui se profilent. »
« Je passe beaucoup de temps à me demander si le milieu des affaires canadien, et parfois même les gouvernements, est pleinement conscient des problèmes. »
Inclure les OSBL dans les discussions
En 2024, RBC, RBC Fondation et RBC Fondation – É.-U. ont globalement alloué plus de 184 millions de dollars à des investissements communautaires partout dans le monde. Au Canada, RBC et RBC Fondation soutiennent financièrement les organismes de bienfaisance et les OSBL afin qu’ils puissent renforcer leur action positive dans les collectivités.
« La période actuelle est très inquiétante et instable pour les OSBL », a souligné Emma Asiedu-Akrofi, cheffe de la direction du FORA Network for Change.
L’organisme est l’un des nombreux bénéficiaires de financement de RBC Fondation. FORA aide des jeunes femmes à accéder à des postes de direction partout au Canada.
« Le financement de RBC Fondation se distingue par la confiance qu’elle témoigne aux organismes, a-t-elle dit.
Avoir la possibilité d’effectuer une planification à long terme dans ce climat, tout en sachant que notre travail est reconnu et respecté, est très rassurant. »
Quand il s’agit de donner une voix aux OSBL, Jennifer Hollett, directrice générale du magazine The Walrus, s’y connaît.
« Je pense que nous traversons une période charnière », a-t-elle dit.
The Walrus est à la fois une organisation médiatique enregistrée et un organisme de bienfaisance enregistré, ce qui lui donne un regard unique sur les enjeux économiques.
« Face à une période agitée et une économie dépendante des relations entre le Canada et les États-Unis, nous sommes amenés à prendre des décisions importantes. Nos décideurs politiques devront trouver la meilleure façon de surmonter cette période. »
Un avenir sous le signe de l’optimisme
Le secteur social continue de faire face à une demande croissante : les besoins des collectivités augmentent tandis que les organismes doivent composer avec des pénuries de personnel, des ressources limitées et l’épuisement généralisé des troupes.
Un affaiblissement de l’économie non seulement rendra ces besoins plus urgents, mais exigera des idées innovantes, a fait remarquer Frances Donald.
« Je pense que le milieu des affaires canadien voudra entendre davantage parler de solutions créatives aux défis que le Canada doit relever. »
Cette vision a éveillé l’optimisme de certains leaders, comme Wendy Rinella de l’Oakville Community Foundation.
« Des difficultés à court terme sont à prévoir, mais je crois que nous pouvons nous réorganiser et rebâtir, a-t-elle indiqué. Le secteur est assez solide, et le Canada offre de bons programmes axés sur ses valeurs. »
Cet optimisme est partagé par RBC, qui souligne le rôle important que jouent les OSBL dans l’établissement de collectivités résilientes et dans l’élaboration de solutions économiques.
« Nous savons que les organismes communautaires comme les vôtres ont des perspectives pratiques et des idées qui peuvent conduire à un changement positif profond et durable, a observé Andrea Barrack, première vice-présidente, Impact et développement durable, RBC.
« Si nous soutenons les OSBL, ils pourront transformer les idées en actions concrètes », a-t-elle ajouté.
« Et je dirais que l’urgence d’agir n’a sans doute jamais été aussi grande. »
« Tous les donateurs avec qui je collabore reconnaissent l’importance de soutenir les collectivités », a observé Wendy Rinella.
« On réalise de plus en plus que les OSBL ne font pas que réagir aux défis : ils font partie de la solution », a-t-elle poursuivi.